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de la connaissance

Vives[1], je produisis le sentiment de Jacques Payva Andradius[2] docteur portugais fort célèbre de son temps, qui avait été un des théologiens du concile de Trente et qui avait dit même que ceux qui n’en convenaient pas faisaient Dieu cruel au suprême degré (neque enim, inquit, immanitas deterior ulla esse potest). M. Pélisson eut de la peine à trouver ce livre dans Paris, marque que des auteurs estimés dans leur temps sont souvent négligés ensuite. C’est ce qui a fait juger à M. Bayle[3] que plusieurs ne citent Andradius que sur la foi de Chemnitius[4] son antagoniste. Ce qui peut bien être ; mais pour moi je l’avais lu avant que de l’alléguer. Et sa dispute avec Chemnitius l’a rendu célèbre en Allemagne, car il avait écrit pour les jésuites contre cet auteur, et on trouve dans son livre quelques particularités touchant l’origine de cette fameuse compagnie. J’ai remarqué que quelques protestants nommaient Andradiens ceux qui étaient de son avis sur la matière dont je viens de parler. Il y a eu des auteurs qui ont écrit exprès du salut d’Aristote sur ces mêmes principes avec approbation des censeurs. Les livres aussi de Collins[5] en latin et de Mgr La Mothe Le Vayer[6] en français sur le salut des païens sont fort connus. Mais un certain Franciscus


    ouvrages, on connaît surtout ses Colloques, les Adages, l’Éloge de la Folie (Encomium moriæ). Venise, 1515, in-8o. P. J.

  1. Vives (Louis), célèbre érudit du XVIe siècle siècle, né à Valence en 1492, mort à Bruges en 1540. Ses nombreux ouvrages sont consacrés à l’érudition ; on y remarquera cependant son traité De initiis, sectis et laudibus philosophiæ c’est un des premiers essais d’histoire de la philosophie. P. J.
  2. Andrada (Payva d’), né à Coïmbre en 1528, mort en 1575. On a de lui : Orthodoxorum quæstionum libri X contra Chemnitzii petulantem audaciam, Venise, 1564, in-1°, et Defensio Trid. fidei libri XI adversus hæreticorum calumnias, Lisbonne, 1578, in-4o. P. J.
  3. Bayle (Pierre). célèbre critique, philosophe, controversiste du XVIIe siècle siècle, né au Carlat (comté de Foix) en 1647, professeur de philosophie à Sedan en 1675 et à Rotterdam en 1681, mort en 1706. Ses principaux ouvra*es sont : Pensées diverses sur la comète, 1682 ; Critique générale de l’histoire du calvinisme de Mainbourg ; Nouvelles de la République des lettres, publication périodique, et enfin son célèbre Dictionnaire historique et critique, 1696. On a publié à La Haye en 1727-31 et 1737 en 4 vol. in-fol. les OEuvres diverses de P. Bayle. P. J.
  4. (Martin), théologien protestant, disciple de Mélanchton, ne à Bretzen, dans le Brandebourg, en 1522 ; mort en 1586, célèbre par son Examen Concilii Tridentini. Francfort, 1585, 4 vol, in-fol. P. J.
  5. Collins (Antoine), philosophe anglais, né à Heston en 1676, mort en 1729. On a de lui un Essai sur l’usage de la raison, 1707, et une Recherche philosophique sur la liberté de l’homme, Londres, 1717. P. J.
  6. La Mothe Le Vayer, savant et philosophe du XVIIe siècle siècle, né à Paris en 1588, mort en 1672, Il professait la philosophie sceptique. Son principal ouvrage est : Cinq Dialogues faits à l’imitation des Anciens par Horatius Tubéron (1671). Ses œuvres complètes ont été publiées in Dresde, 15 vol. in-8o (1766). P. J.