Aller au contenu

Page:Œuvres philosophiques de Leibniz, Alcan, 1900, tome 1.djvu/683

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne suivant que ses propres lois, qu’elle a reçues avec son être, elle s’accorde pourtant avec l’autre, tout connue s’il y avait une influence mutuelle, ou comme si Dieu y mettait toujours la main au delà de son concours général. Après cela, je n’ai pas besoin de rien prouver, à moins qu’on ne veuille exiger que je prouve que Dieu est assez habile pour se servir de cet artifice prévenant, dont nous voyons même des échantillons parmi les hommes. Or, supposé qu’il le puisse, vous voyez bien que cette voie est la plus belle et la plus digne de lui. Vous avez soupçonné que mon explication serait opposée à l’idée si différente que nous avons de l’esprit et du corps ; mais vous voyez bien présentement que personne n’a mieux établi leur indépendance. Car, tandis qu’on a été obligé d’expliquer leur communication par une manière de miracle, on a toujours donné lieu à bien des gens de craindre que la distinction entre le corps et l’âme ne fût pas aussi réelle qu’on le croit, puisque pour la soutenir il faut aller si loin. Je ne serai point fâché de sonder les personnes éclairées, sur les pensées que je viens de vous expliquer.