Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/103

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XLVIII.

Lors qu’Amour te fit voir et cognoistre à mes yeux.
Mon ame en te suivant fit un si doux naufrage,
Que bruslant sa franchise aux rais de ton visage,
Creut que ton œil jumeau fut le soleil des Cieux.

Soudain Amour lia d’un naud victorieux,
Au doux joug de ta loy le plus beau de mon âge,
Et mon cœur idolatre offrit pour son hommage
Sa tributaire vie à ton œil glorieux.

Mon ame fut la bute aux doux traits de ta veue,
Mais quand la sombre nuit de ton bel œil me tue,
Comment suis-je sensible ayant perdu le cœur ?

Car, las ! il me delaisse alors que je t’eslongne :
Ha ! ton cher souvenir rengrege ma douleur,
Et par luy seulement mon Amour Je te tesmoigne.

XLIX.

Soleil si tu luisois coronné de Lumiere,
Ces beaux astres d’Amour te prestoient leur clarté,
Et vous petits flambeaux vous aurez de beauté
Par emprunt seulement de ma belle guerriere.

Beau Cristal qui roulois d’une ondeuze carriere,
Murmurant soubs les pas de cette deité,