Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LXIX.

Quand je la pouvois voir ceste belle guerriere,
Mille chastes plaisirs autour de ses beaux yeux,
Dont le miel ne cedoit au doux Nectar des Cieux,
Couloient dessus mon ame heureuse prisonniere.

Si quelque soin rongeard d’une pointe meurtriere
Aigroit mes douceurs, ces astres gracieux
Dissipoient les ennuis de mon cœur soucieux,
Au seul estinceler de leur douce lumiere.

Il semboit que la gloire et les mieleux plaisirs
Viuotent tant seulement pour plaire à mes desirs,
Si bien de ses faveurs mon ame estoit repeue.

Mais j’eflois trop heureux, Amour en fut jaloux,
Si que de mon destin le cours n’est point si doux,
Depuis que ce cruel m’eslongna de sa veue.