Mais que deviendra-t-il soubs l’amoureux empire ?
Pire.
Donc, je seray tousjours du trait d’Amour espoint,
Et ma fiere langueur ne s’alentira point ?
Point.
Echo, Nymphe des bois, s’il est vray que Narcisse
Ait le premier forgé ton amoureux supplice,
Que l’injuste desdain de son œil ton vainqueur
Ait ton jeune printemps asseché de langueur,
Favorable aux desir de mon ame asservie,
Dis, que dois-je esperer de ma belle Silvie ?
Vie.
Donc, ainsi qu’une fleur mon cœur espanouy,
Sera pur le beau jour de son œil rejouy ?
Ouy.
Mais qui dissipera la puissance cruelle
Du mal dont la rigueur à mon ame est mortelle ?
Elle
Donc ma Silvie ira mon espoir relevant,
Et quel sera le fruit que je vay poursuivant ?
Vent.
Et sa fin du desir qui nuit et jour m’affole ?
Fole.
Ha ! fort impitoyable ! ha ! trop superbe idole,
Dont la rigueur me tue alors que sa beauté
Me fait vivre ! d’Amour injuste cruauté !
Et toy fille de l’air qui te rie de ma peine
Face toujours le Ciel ton esperance vaine.
Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/321
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