Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/335

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Chetive, he ! où fuis-tu ? arreste enfin ta course,
Et de tes tristes pleurs debonde encor la source :
Puis que ton soleil luit au point de l’occident.
Et vous, yeux sans clarté, qu’alez vous regardant,
Puis que l’ombreuse nuit d’une absance mortelle
Vous desrobe le jour ? Ha ! Cleande infidelle,
Qui fuis plustost la loy d’une craintive peur,
Que le chaste pouvoir de ce bel œil vainqueur :
Diras-tu que l’Amour triumphe de ton ame ?
Diras-tu que l’ardeur d’une fidelle flame
Alume tes desirs ? Helas ! s’il est ainsi,
Pourquoy eslongnes-tu l’object de ton souci ?
Pourquoy n’as-tu couru en semblable carriere ?
Cleande infortunee, ha ! chetive Bergere !
Maintenant que cest astre esclipsé de tes yeux,
Maintenant que cest œil doucement gracieux,