Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/343

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Sur mon ame fidelle ? Et vous mon beau Soleil,
Quand dissiperez-vous le soucieux sommeil
Qui eschange mes yeux en fontaines de larmes ?
Quand appaiserez-vous ces cruelles alarmes,
Qui assailent mon ame aux nuits de votre jour ?
Silvandre, mon bel astre, he ? serez vous toujour
Esloigné de mes yeux, ou bien tousjours vostre ame
Sera-t-elle insensible à l’amoureuse flame,
Pour celle qui ne vit qu’au jour de vos beaux yeux ?
Silvandre crains-tu point la colere des Cieux ?
Estimes-tu, cruel, que mes larmes coulees,
Tant de tourments soufferts, tant d’offrandes foulees
Soubs les pieds du desdain, n’attirent dessus toy
La vengeance d’Amour, dont la severe loy
Oblige, non la terre à son joug asseruie,
Ains les Dieux de brusler d’une amoureuse envie ?
Mais tu aimes, dis-tu. Ha ! homicide Amour
Qui pousse à l’Occident la fource de mon jour !
Las ! que n’es-tu plus tost une insensible souche,
Qu’aux desirs de mon cœur si rebelle et farouche,
Ou bien que n’a ton œil moins de feux et d’appas !
Ou bref, pourquoy le Ciel ne me livre au trespas,
Sans faire que je vive une mourante vie ?
Mais j’entrevois Philis.

Philis

Mais j’entrevois Philis.Arreste un peu, Silvie.
Puis que le Ciel bening fatisfaire à mes vœux,
Je desire avec toy parmy ces bois ombreux