Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/377

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Ainsi à vos autels quelquefois te m’incline,
Et lors qu’à vos fentiers mon ame s’achemine,
Le monde la rappelle et retarde ses pas.

Quoy ? ne pourray-je donc appaiser cet orage,
Et ancrer mon navire à un calme nuage ?
Non, sans fouler aux pieds le monde et ses appas.

IV.

L’ennemy qui m’assaut armé de mainte idole
Qu’il forme de plaisir, d’Amour, de vanité,
D’honneur, d’ambition et de felicité,
Fait que souvent mon azur loin de mon Dieu s’envole ;

Tantost faisant couler la riviere Pactole,
Compare ses flots d’or avec l’eternité,
Or apres un plaisr d’un moment limité,
Ou apres les grandeurs fait qu’insencsé j’affole.

Bouffi d’ambition qui me va decevant,
Je ressemble parfois l’empoule que le vent
Efleue dessus l’eau et que luy-mesme creue.

Bref je suis le jouer de mon fier ennemy;
Mais parmy ces combats je n’auray point de treve,
Tandis que je vivray dans le monde endormy.