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Page:Œuvres spirituelles de S. Bonaventure, tome 1, 1854.djvu/653

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PHILOMÈLE.


I.

Philomèle, messagère des beaux jours, vous dont les chants délicieux réjouissent notre âme et nous annoncent que les pluies et les vents se sont enfuis, oiseau plein de prudence, je vous salue ; venez, venez à moi.

Venez, je vous en conjure, et je vous enverrai où il ne m’est point donné de diriger mes pas. Je vous enverrai adoucir, par vos accords, les chagrins d’un homme cher à mon cœur. La douceur de votre voix dissipera sa tristesse. Hélas ! à cette heure ma parole est impuissante sur son âme.

Allez donc, pieuse messagère, suppléez ma faiblesse. Saluez avec amour celui que j’aime uniquement ; annoncez-lui que mon cœur soupire sans cesse après le jour où il me sera permis de goûter sa présence.

Si quelqu’un veut savoir pourquoi je vous ai choisie pour être mon envoyé, répondez-lui que j’ai reconnu en vous certaines qualités tout-à-fait conformes à la divine loi, et que je sais être agréables au Roi suprême pour le but que je veux atteindre.

Ainsi, mon Bien-Aimé, prêtez une oreille attentive ; et, si les chants de cet oiseau trouvent un souvenir en