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Page:Œuvres spirituelles de S. Bonaventure, tome 1, 1854.djvu/654

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votre âme, vous pourrez, en marchant sur ses traces, instruit par l’Esprit-Saint, faire entendre des accords tout célestes.

J’ai lu de cet oiseau qu’aux approches de la mort il se repose sur un arbre, et que, dès le lever du jour, dressant sa tête, il se répand tout entier en chants les plus variés.

Il prévient l’aurore de ses plus doux accents. Mais lorsque le soleil lance ses premiers rayons, sa voix devient bruyante, sa douceur s’accroît, et dans ses chants, il ne connaît plus de repos.

À la troisième heure, il semble ignorer toute mesure, car la joie de son cœur va toujours en s’augmentant. Sa poitrine semble prête à se rompre sous ses efforts, sa voix grandit d’un moment à l’autre, et, plus ses accents retentissent avec force, plus son ardeur s’enflamme.

Mais lorsqu’au milieu du jour le soleil lance ses rayons les plus brûlants, l’excès de ses cris brise son faible corps. Allons ! allons ! chante-t-il en son langage ; et il tombe épuisé sous le poids de ses fatigues.

Sa voix, ainsi éteinte, il palpite et agite encore son bec, alors qu’il conserve à peine un souffle inanimé. Enfin, à la neuvième heure, toute vie l’abandonne, tout son corps s’affaisse sous l’action de la mort.

II.

Voilà, mon Bien-Aimé, en quelques mots, l’histoire de cet oiseau. Mais, si vous vous rappelez bien mes premières paroles, vous saurez que ces chants nous offrent une figure excellente de la loi de Jésus-Christ