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cœur lourd. Phanis n’a jamais fait de mal à aucun d’eux ! Et maintenant il disparaîtrait comme ça ? Ils rentreraient à la maison sans lui ?


— Les gars ! a dit soudainement Andréas, s’arrêtant.

Les cœurs ont fait un bond dans les poitrines des autres.

— Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce que tu as vu ? lui criaient-ils.

— Rien, je n’ai rien vu ; mais dites-moi une chose. La première fois que nous sommes allés au Petit Village, qui d’entre nous a donné ses chaussures au savetier pour y mettre des clous ?

— Moi, dit Mathieu.

— Moi aussi, dit Dimitrakis.

— Il vous a mis combien de clous aux talons ? Vous vous rappelez ?

— Quatre.

— Pareil pour moi.

— Mais il en a mis quatre à tout le monde ? Vous vous souvenez ?

— À Georges il en a mis six, dit Mathieu. Georges en voulait plus. Et six à Phanis.

— Et six à Phanis ? a crié Andréas. C’est sûr ?

— Oui, je m’en rappelle.

Alors Andréas a dit en se baissant prudemment au sol : « Là, les six clous de Phanis ».

Ils se sont baissés pour voir une trace de pas imprimée sur la terre molle. Elle était si nette qu’on pouvait compter tous les clous.

— Il est passé par ici, a dit Andréas.

Ils ont tous commencé à sauter de joie.

— Doucement, dit Andréas, Doucement, ne me les effacez pas. Marchez prudemment. La première empreinte va nous guider. Vous avez vu !