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De tout ce qu’il a dans sa boite, rien ne lui est utile.


Costakis, courbé avec un marteau, essayait de clouer sa chaussure avec les cinq broches de Spyros. À peine l’avait-il clouée, il la chaussait, et klap ! Elle s’ouvrait et baillait comme avant. Les broches de Spyros étaient inutiles.

Costakis était toujours sur une jambe. Cinq enfants − quatre plus Gkékas qui font cinq − ont pris la chaussure de Costakis et sont montés au Petit Village. Le soir ils l’ont rapportée réparée.

Avec la chaussure ils ont aussi rapporté une nouvelle : des trois dents du savetier, il n’en reste que deux.


58. Le loup.

De quelque lointaine montagne, le loup s’est mis en route.

Quand il avait très faim il raisonnait :

« Pour un loup comme moi il n’est pas convenable de chasser le renard. Combien de temps me reste-t-il à vivre ? Un an, deux ans ? Il faut que je me mette à table chez les gros éleveurs ».

Pour tout vous dire, notre loup est un peu âgé ; cette année il a compté treize printemps ; il a vieilli. Son poil a mué, mais pas sa tête ni ses opinions. Il dédie toujours ses pensées aux beaux troupeaux.

Hier soir il s’est vu dans ses rêves tombant sur trois mille moutons blancs. Après ça plus moyen de dormir ! Il s’est mis en route pour aller les trouver.