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Il est passé par monts et par vaux, à travers forêts de sapins et de pins, de châtaigniers et de chênes verts.

Il a parcouru les ravins et les lignes de crête. Trak, trak, trak ! Son pas frappait fort, comme s’il avait des fers.

Les animaux sauvages, qui savent le reconnaître à son pas, ont couru dans leur trou. D’abord le renard, qui se trouvait allongé sur une pierre, est allé s’enfouir au troisième couloir de son terrier.

« Pour que le renard s’enfuie, dit le blaireau, il doit y avoir un gros pépin » ; et il est entré dans un trou inconnu qu’il a trouvé vide.

« Si le blaireau s’enfuit, dit la fouine, c’est qu’on est mal. Un bon chasseur doit s’approcher ici-bas. Mieux vaut se retirer, que ma fourrure ne finisse pas sur le marché ». Elle entra dans le tronc d’un arbre centenaire. C’était là sa maison d’enfance. Là-dedans leur maman les avait dotés de la bonne fourrure qu’ils portent, elle et sa fratrie.

« Sauve qui peut ! » a dit le hérisson, et il a disparu. Dans sa grande frayeur il n’a même pas eu le temps de se secouer. Dans ses épines il a emporté beaucoup de brindilles sèches.

Seule la belette ne s’était pas encore engouffrée. Elle courait sur les branches d’un énorme châtaigner comme pour demander : « Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est ce qui se passe ? »

La belette ne peut pas vivre sans savoir toutes les nouvelles. Elle a regardé partout avec la prunelle brillantes de ses yeux, mais personne ne sortait rien lui dire. Même la plus bavarde des belettes s’était cachée.

« Pour que toutes les voisines se cachent, réfléchit-elle,