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ça veut dire que quelque chose de sérieux se prépare. Allons-nous-en pour ne pas recevoir du plomb. »

Sur une haute branche elle s’est installée, immobile, elle s’est blottie de façon à ne faire qu’un avec le rameau.


Le loup ne perdait rien de tout cela. Le vent lui apportait l’odeur des animaux sauvages qui fuyaient. Il a même vu les empreintes de certains et a hoché la tête.

« Je ne suis pas venu pour vous, figurez-vous. Je cherche une bonne table. Pour un loup qui voit trois mille moutons dans ses rêves, vous ne valez rien. » Et il a continué sa route.

Sa faim grandissait. Sa soif de sang d’avantage encore. Il affûta ses dents ; elles coupaient comme le meilleur couteau. Il était prêt.

Au milieu des moutons blancs, il commence maintenant à en rêver un noir. Avec un porte-bonheur au cou. Peut-être l’agneau fétiche. Voilà, c’est sur l’agneau chéri de l’éleveur qu’il veut tomber.

Après avoir marché cinquante kilomètres, il est arrivé aux Trois-Pics. Il s’arrêta satisfait. Il a entendu les cloches des troupeaux du vieil Athanase : « Félicitations, Thymios ! », il a reconnu leur provenance.

Cependant au moment crucial, alors qu’il allait passer à l’attaque, il a soudain vu face à lui deux cousins ; Mourgos et Pistos. Ces deux molosses du vieil Athanase ont bondi sur lui ; on a entendu un coup de fusil, un deuxième, un troisième.

Les éleveurs criaient, le troupeau s’agitait, des chiens aboyaient au loin, le trouble gagnait de colline en colline.