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sur les coteaux mis à nu le sol et les cailloux sont emportés dans le torrent.

« Celui-ci gonfle avec les pluies et déverse, avec une force terrible, terre, cailloux et eau, détruisant les maisons, les cultures et les hommes.

« Tous ceux qui vont couper des arbres doivent réfléchir à cela ».


Mathieu, comme à l’école, leva la main pour demander :

— Alors, pourquoi ne pas empêcher aussi les bûcherons de couper le bois ?

— Tu as bien fait de poser la question mon enfant, dit l’ingénieur en chef. Les bûcherons ne coupent que les arbres que nous leur disons de couper.

« Ces arbres ont quarante, cinquante, même soixante-dix ans chacun. Ils ont donc vieilli et l’heure est venue pour eux de nous donner du bois, pour laisser pousser à leur place d’autres petits arbres, qui à leur tour vont grandir.

« Près de celui qui a été coupé, nous aidons un autre arbre à grandir, et s’il ne pousse pas de lui-même, nous le plantons.

« De cette façon, la forêt reconstitue ce qu’elle nous donne.

« Si par contre nous laissions n’importe qui tomber sur les arbres et couper ce qu’il veut, la forêt disparaîtrait.

« Et si jamais elle manquait, nous les hommes, nous mourrions de soif. »