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loups, et de grands oiseaux avec des ailes immenses et des griffes d’acier.

« Pour vivre, chaque fauve mangeait, autant qu’il pouvait, les plus petits que lui. Dans ces sous-bois le soleil n’arrivait pas à pénétrer. Il faisait nuit en plein jour.

« Ces forêts ont vieilli et leurs arbres sont tombés au sol. Et puis la terre s’est ouverte à cause de tremblements de terres et de cataclysmes, si bien que les arbres furent enterrés dans des grandes tombes très profondes.

« Au fil des années, d’autres forêts ont poussé et grandi elles-aussi comme les premières puis ont vieilli et sont tombées. Et la terre s’ouvrait et les enterrait. Et encore d’autres poussaient.


« Que sont devenues ces forêts mortes ? Elles n’ont pas disparu. Aujourd’hui, quand on creuse très profond, on les retrouve. Ce ne sont plus des arbres comme avant. Dans la terre leur bois est devenu du charbon, dur comme la pierre et noir anthracite.

« Et aujourd’hui comme les hommes sont nombreux et ont besoin de grands feux pour leurs travaux, ils ouvrent la terre et trouvent autant de charbon qu’ils veulent.

« Avec ça on anime les machines, on fait fonctionner les usines, les chemins de fer et les bateaux. Imaginez combien il y a de machines et tout le charbon dont elles ont besoin.

« Qui aurait dit que ces arbres morts seraient utiles après des milliers d’années ! Et bien c’est ça la forêt. Elle est bonne pour l’homme de mille façons, sur de longues durées. Elle ne s’épuise jamais ; elle vit et nous est utile, elle meurt et nous est utile.