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68. La tempête.

À l’extérieur de la petite maison les bûcherons avaient installé, il y a longtemps, une très grande table pour manger.

Elle n’était ni rabotée, ni ornementée. Elle était faite de bouts de bois superflus, cloués ensemble. Que du bois et des clous.

— Les bûcherons ne sont pas menuisiers, dit l’ingénieur. Et pourtant regardez, les enfants, ce qu’ils ont fait minutieusement avec du bois inutilisé.

Ils s’installèrent à cette table, l’ingénieur et tous les enfants. Il invita aussi le plus vieux bûcheron à s’assoir avec eux.


Depuis peu le temps est chaud et lourd. Subitement le ciel s’est couvert.

Au moment où ils avaient fini le repas, les enfants ont senti dans l’air une odeur étrange. C’est la tempête qui arrive.

Ils se sont tournés pour regarder au loin ; au loin les montagnes avaient disparu.

Une brume, à couper au couteau, s’était installée entre le ciel et la terre. On aurait dit que la tempête cherchait un endroit où s’abattre.

Un moment elle s’est retirée vers la plaine, ensuite elle a changé de route pour repartir en arrière sur le Verdoyant.

Les arbres se sont agités, ils se sont inclinés pour se dire quelque chose l’un l’autre.


La foudre est tombée. Cinq vipères dorées se sont tortillées la queue au sol et la tête dans le ciel.

L’air a refroidit subitement. Un grand fracas s’est fait entendre. Le temps de courir dans la maison, la tempête était arrivée et voulait y entrer.