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Les enfants poussaient sur la porte de l’intérieur, elle, elle poussait de l’extérieur. Il a fallu qu’ensemble ils y mettent toutes leurs forces pour la fermer et la verrouiller.

Alors la tempête est passée par les fenêtres. Elle les a brisées toutes les deux, les a jetées sur le plancher et elle a déversé des trombes d’eau à l’intérieur.


Par les fenêtres cassées on voyait les ravages à l’extérieur. Pluie et grêle tourbillonnaient et dansaient. C’était comme si des tonneaux de verre se répandaient, se cassaient et par-dessus d’autres se renversaient, et d’autres encore sur les débris.

On entendait comme un terrible crac de verre et de clous.

Avec aux fenêtres la pluie qui les chassait, les enfants réfugiés dans les coins. Pourtant ils voulaient voir. Ils pleins de craintes et d’admiration.

Dehors cinq bûcherons ont vigoureusement frappé à la porte. Ils s’étaient réfugiés sous un arbre touffu pour se protéger. Les enfants leurs ont ouvert pour les laisser entrer.


Une fois passée par là, la tempête a foncé de l’autre côté des Trois-Pics. Elle filait à cent à l’heure.

Elle a brisé des arbres par le milieu comme un coup d’épée, en a déracinés d’autres ; de grands troncs sont tombés au sol, d’autres sont restés debout sans branches ni feuilles.

Un petit pin qu’ils avaient vu lutter dans la tempête se tenait maintenant de nouveau droit et fringant.

Au bout de quelques minutes la tempête était loin. On la voyait à peine, comme de la brume éloignée.

Alors tout est redevenu calme. Pas une feuille ne bougeait. Les arbres debout se recueillaient.