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Page:7e Congrès hygiène sociale Roubaix 1911.djvu/132

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CONGRÈS DE ROUBAIX

sements de son âge. L’apathie, l’indifférence au jeu sont des symptômes presque constants d’une maladie en période d’incubation.

À l’école, quand un petit élève se tient à l’écart de ses compagnons, c’est mauvais signe pour sa santé physique ou morale. Aussi les parents comme les maîtres, s’ils ont une exacte notion de leurs devoirs envers les jeunes êtres dont ils ont la charge doivent-ils se préoccuper autant de la façon dont ils jouent que de la manière dont ils mangent, dorment ou travaillent.

Tout est pour le mieux pour l’école comme pour l’écolier quand, au travail intellectuel intense, succède la récréation animée. Après l’étude, le jeu, et par jeu il faut entendre les parties en plein air, ardentes et bruyantes de préférence aux autres.

Tenez pour certain que l’école ou le lycée dont la cour retentit, dans l’intervalle des classes, de cris perçants et joyeux lancés à pleine gorge d’un groupe à l’autre, de galops effrénés, de poursuites et de fuites éperdues, de stridents défis moqueurs du plus leste au moins agile, et même de vibrantes contestations sur le gain d’une partie et la légalité d’un coup douteux, oui, soyez assuré que cette maison-là remplit au moins une des conditions essentielles de son programme, c’est-à-dire que l’éducation physique y est florissante. C’est une raison pour croire que l’éducation intellectuelle et l’éducation morale n’y sont pas négligées. À coup sûr, le petit peuple qui y fréquente goûte franchement la joie de vivre et manifeste à sa manière, qui est la bonne, par le tumulte et le mouvement l’exubérance de sa vitalité.

L’école où l’on joue est, selon toute apparence, une école où tout va bien.

Mais le mouvement suppose l’espace ; aussi les jeux des écoliers, jeux de vitesse, d’adresse, de force ou d’agilité sont incompatibles avec le huis-clos, ou si vous le préférez, avec un champ clos trop étriqué. Or, la plupart de nos écoles urbaines ont des cours dont la surface est si réduite que toute espèce de jeu y est absolument impossible, si toutes les classes sont en récréation à la même heure. Il est facile de s’en rendre compte. Dans certains quartiers de Paris, les groupes scolaires sont formés par des bâtiments qui abritent de cinq à six cents élèves. Une seule cour étroite, encaissée, mal aérée, doit