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Page:7e Congrès hygiène sociale Roubaix 1911.djvu/135

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CONGRÈS DE ROUBAIX

Examinez les plans de ces petites villes suburbaines, dont beaucoup, je le reconnais, sont assez coquettement dessinés Vous y trouverez l’emplacement de la mairie et de l’école, de l’église et du casino, de la salle des fêtes où s’exhibera le cinéma, du marché et de la gendarmerie. Vous y trouverez même le kiosque à musique. S’il reste de la place on en fera un square avec de petites allées, des bancs pour les chemineaux et des pelouses que les parisiens en goguette envahiront peut-être le dimanche pour leurs déjeuners sur l’herbe mais d’où les enfants des écoles seront impitoyablement chassés s’ils s’avisent d’y installer leurs jeux. Vous n’y trouverez pas de terrains de jeu parce que ce n’est pas encore la mode.

Et c’est pourquoi dans ces petites villes de la banlieue les écoliers trouvent autant de difficulté que les petits parisiens à organiser des parties faute d’emplacement. Peut-être même cela leur est-il plus difficile, car les Tuileries, le Luxembourg, le bois de Boulogne, le bois de Vincennes offrent des espaces, tout à fait insuffisants sans doute, mais dont on chercherait vainement l’équivalent dans l’immense majorité des villes de banlieue. Celles-ci, comme s’en plaignent les hygiénistes, n’ont pas prévu dans le plan général de leur développement les terrains de jeu, les espaces libres et si le cri d’alarme qui s’élève de toutes parts n’est pas entendu, il sera bientôt trop tard.

Cela n’est pas un mal particulier à Paris et à sa banlieue. Recueillons, en effet, le témoignage d’un homme qui a précisément dans ses attributions l’entretien et l’extension des plus beaux quartiers de Paris et entre autres du bois de Boulogne M. J.-C.-N. Forestier, inspecteur des eaux et forêts, conservateur des promenades de Paris. Il nous a communiqué, avec une bienveillance charmante l’intéressant mémoire qu’il a publié récemment sous ce titre : « Grandes villes et systèmes de parcs »[1]. Nous y lisons (p. 38) cette citation d’un rapport soumis, à la municipalité de Vienne : « Les agglomérations excentriques d’origine rurale tendent de plus en plus à perdre leur caractère pour se rattacher à la ville et il est à prévoir, d’après l’augmentation constatée à ce jour, qu’au milieu de ce siècle, Vienne atteindra le chiffre de 4.000.000 d’habitants et que le caractère rural des agglomérations de

  1. J.-C. N. Forestier, Grandes villes et système de parcs. Paris, Hachette, 1906, in-8° carré, 54 p. et gravures.