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Page:Aïssé - Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame Calandrini, 1853.djvu/33

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MADEMOISELLE AÏSSÉ.

vues de M. de Ferriol qui, peu généreux, exigeait d’elle trop de reconnaissance, et d’un grand Prince qui voulait en faire sa maîtresse ; mais elle la disposa à la tendresse, et le chevalier d’Aydie en profita[1]. » Le récit de M. Craufurd[2] rentre tout-à-fait dans cette opinion qu’on avait généralement, et on sent qu’il ne change d’avis que sur la prétendue preuve écrite. Nous croyons avoir réduit cette preuve à sa juste valeur.

Le fait est qu’à dater d’un certain moment, qui pourrait bien n’être autre que celui de la tentative avortée, Mlle Aïssé eut son domicile habituel chez Mme de Ferriol, et ce ne fut plus ensuite que dans les deux dernières années de la vie de l’ambassadeur qu’elle retourna près de lui pour lui rendre les soins de la reconnaissance. Il mourut le 26 octobre 1722, à l’âge d’environ soixante-quinze ans. Est-il besoin d’ajouter que, durant ce dernier séjour[3], elle était plus que préservée par toutes les

  1. Année littéraire, 1788, tome VI, page 209.
  2. Essais de Littérature française, tome Ier, page 188 (3e édition).
  3. Mme de Ferriol, qui avait habité d’abord rue des Fossés-Montmartre, logeait en dernier lieu rue Neuve-Saint-Augustin, et l’ambassadeur demeurait dans le même hôtel ; ainsi ces diverses installations pour Aïssé se réduisaient au plus à un changement d’appartement.