Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/20

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Dora n’avait cessé de manier messire Priapus, dont la force de résistance était à bout. Retirant ma main d’un mouvement rapide, je saisis presque brutalement le bras de Dora qui comprit et me murmura amoureusement : « Oh ! venez, je n’en puis plus, venez me le mettre… »

Flora, un peu confuse de se voir abandonnée, devina plutôt qu’elle n’entendit, et se levant, céda sa place à Dora qui s’étendit aussitôt, la retenant près d’elle.

Pendant que rapidement je me débarrassais de mes vêtements, Dora dit à son amie : « Viens, ma petite Florie, que je te fasse jouir aussi. »

Vêtu seulement de ma chemise, je m’étendis sur Dora, qui ouvrait ses lèvres à mes baisers, et me dit : « Entre, chéri, je ne suis plus vierge, tu n’aurais que du plaisir… »

Bien qu’elle fût étroite, en deux coups de reins je fus au cœur de la place, et aussitôt près de fondre ; je voulus alors me retirer, mais d’un bras vigoureux, Dora me retint et, d’une voix entrecoupée murmura : « Reste, reste, donne-moi tout… Et moi aussi je jouis… je jouis… Ah ! tiens !… tiens !… »

Et elle resta inerte, écrasant presque, dans son spasme, entre ses doigts, le clitoris de Flora, qui poussait un cri de douleur autant que de jouissance, et se tordant, se penchait sur moi en me mordant la nuque.

— Je suis morte ! eut-elle seulement la force de soupirer. J’étais un peu honteux que la bataille fût si tôt finie, mais vraiment nous avions trop attendu tous trois, et la promptitude du dénouement prouvait au moins l’intensité de nos communs désirs.

Quand nous reprîmes nos sens, et pendant que Dora me remerciait par un doux sourire, je sentis ses fesses remuer légèrement. Maître Jacques, demeuré en bonne place, revint à la vie. Elle me dit tout bas : « Encore !… »

Et sa main droite s’agita comme pour chercher le chat de

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