et me mis à le sucer avec avidité ; presque aussitôt je déchargeai et il me sembla que j’entrais tout entière dans sa bouche, et je la sentis en même temps fondre en moi. Sans rien dire, sans nous déprendre, nous recommençâmes. Quatre fois, sans interruption, nous jouîmes, nous nous pâmâmes en même temps : nous en étions arrivées à nous mordre avec fureur, à nous aspirer le clitoris, pour en extraire toute la substance et l’avaler. Nous ne sentions rien… rien qu’une jouissance ineffable… continue… et pendant laquelle il me sembla que j’allais mourir.
Je ne sais comment nous nous endormîmes dans les bras l’une de l’autre, seins contre seins, les lèvres collées…
Le lendemain matin, quand j’ouvris les yeux, Thérèse était dans ma chambre, habillée, et rangeant sans bruit.
— Déjà levée Thérèse ?… Quelle heure est-il ?…
— Neuf heures, madame.
— Ouvre les rideaux… Je suis brisée… Et toi, Thérèse ?
— Merci, madame, je vais très bien : je me suis levée tard : il était près de huit heures.
— Eh bien ! Thérèse, vous ne venez pas m’embrasser ?
On eût dit qu’elle n’attendait que ce mot. Elle se précipita dans mes bras et me couvrit de baisers fous : « Chère madame, c’est donc bien vrai ?… Je n’ai pas rêvé… C’est donc bien vrai que cette nuit… »
— Oui, ma petite Thérèse, c’est bien vrai… tu m’as dit que tu m’aimais… Je t’aime aussi… nous nous le sommes prouvé…
Je pris sa tête entre mes mains et l’embrassai follement : « Tiens, regarde dans quel état tu m’as mise !… »
Et rejetant les couvertures, je lui montrai le lit inondé et ma chemise toute mouillée : « Il faudra changer les draps. »
— Bien, madame, mais…
Je crus la deviner.
— Eh bien ! nous en changerons tous les jours, répondis-