Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/116

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avait en face d’elle l’armoire à glace, parût s’en apercevoir ; puis, se mettant soudain à cheval sur cette chevelure, l’extrémité dans la main gauche, tout simplement… se branler sur la toison d’or.

Nous n’étions pas encore revenus de notre surprise, que Dora s’écriait : « Mais qu’est-ce que tu fais à me tirer les cheveux, tu me fais mal… »

— Oh ! je t’en prie, répliqua vivement la gamine sans s’interrompre, ne bouge pas… si tu savais comme c’est bon !…

— Mais ne tire pas trop… va doucement… Viens ici, Amalla.

Et Dora, allongeant et écartant ses jambes, montrait à la petite sa grotte d’amour entr’ouverte. Mais, plus rapide que l’enfant, je me précipitai à genoux devant la conque rose, tandis qu’Amalla, honteuse d’avoir été prévenue, se glissait comme une couleuvre sous la chaise et, se jetant à plat ventre sur la natte, prenait entre ses lèvres monsieur Priape qui s’était dressé.

Tous ces mouvements avaient été instantanés ; la complaisante Flora avait placé sa main ouverte sur la nuque de Dora, pour opposer plus de résistance : quand à Maud, elle continuait son balancement, qu’elle modifiait parfois en allant de droite à gauche, sur les milliers de fils de soie, et ce va-et-vient semblait lui procurer les plus délicieuses titillations. Flora avait mis sa langue dans la bouche de Dora qui se prêtait complaisamment au jeu nouveau, pendant que moi-même, allongeant la main, je rendais à la première, avec mon doigt, le même office qu’à la seconde avec ma langue. Et ma gentille bengalie suçait toujours !…

Maud, toute à son affaire, jetait les plus significatives exclamations : « Oh !… vous ne savez pas… comme c’est bon… de se branler sur… des cheveux… oh ! oh ! oh !… jouissons tous ensemble… (seule, elle avait la scène entière

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