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LA BELLE ALSACIENNE


ceux qui en voulaient connaître davantage de s’adresser à elle-même ; car je connais ma bonne amie et ne suis pas caution suspecte. C’est bien le meilleur caractère de fille qu’on puisse imaginer : douce, complaisante, aimant à faire plaisir, ne se lassant jamais d’obliger ses amis, en quelque nombre qu’ils soient ; sensible aux tourments d’autrui, elle faisait son plus grand plaisir de contribuer à la félicité publique.

On peut juger que tant d’excellentes qualités me la rendirent extrêmement chère ; nous devînmes inséparables, nous fîmes société de plaisir Mlle ***, ainsi que moi, mal partagée des biens de la fortune, n’avait que ses charmes à opposer aux injustices du sort ; mais de quelle ressource n’est pas une jolie figure ! cela fait face à tout.

M…, aussi riche que laid, était soupirant actuel ; il était chargé du détail de ses affaires. Ce n’est pas un emploi fort lucratif que celui d’intendant d’une beauté à la mode. Qu’y faire ? On concilie rarement