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LA BELLE ALSACIENNE


l’excellence des sujets présentés, nous décidâmes enfin en faveur d’un jeune orphelin, presque majeur, qui n’attendait que cette heureuse époque de sa vie pour faire honneur aux trésors que ses parents s’étaient efforcés de lui acquérir en se déshonorant. Dans de si louables dispositions, et près d’entrer dans le monde, il voulait se former au bel usage et prendre le ton de bonne compagnie en se mettant sous la direction de quelque jolie femme qui fût en état, par son expérience, de cultiver de si heureuses inclinations.

Nous arrêtâmes que *** me l’amènerait le lendemain chez moi et que je lui donnerais audience à ma toilette. Après être convenus de nos faits, il me quitta avec promesse de revenir dans peu, accompagné de ce jeune élève qu’il devait confier à mes soins. Il fut exact au rendez-vous. Je vis un grand garçon fort bien fait, d’une figure aimable, quoique un peu obscurcie par un air timide et embarrassé. Il rougit en m’abordant : j’essayai de le rassurer et de le mettre un peu plus à son aise par la