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LA BELLE ALSACIENNE


quefois des auteurs du premier ordre ne pas dédaigner cet encens.

Quelque peu de cas qu’on fasse des idoles avec lesquelles ils le partagent, cela ne les empêche pas d’y courir avec avidité ; de disparaître des endroits où ils ont épuisé les applaudissements, de se remontrer ensuite dans d’autres pour les renouveler ; de se multiplier dans tous les coins de la salle et de ne se retirer qu’après avoir savouré de toutes les manières un plaisir si flatteur.

Ces petites industries ont plus d’un objet. Ce mécanisme innocent entretient la bonne intelligence avec le public et pourrait même quelquefois étayer une pièce nouvelle.

Ma modestie commençait à s’alarmer de ce concert unanime. Je feignis quelque temps d’ignorer que j’en étais l’objet. Le parterre, trop plein de bonne volonté, s’aperçut de l’écho que la pudeur opérait sur moi, il ne voulut pas absolument que ma gloire fût la victime de ma retenue. Plus je paraissais me refuser aux