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LA BELLE ALSACIENNE


mais je me ressouvins heureusement que le trait n’était pas neuf.

Je désirais impatiemment la fin du spectacle ; car les hommages que le parterre me renouvelait de temps en temps ne laissaient pas que de me fatiguer malgré mon intrépidité.

Nous sortîmes enfin et nous voilà de retour chez moi, où *** nous attendait depuis une heure, accompagné du modeste et révérencieux M. Harpin, le refuge de tous les enfants de famille brouillés avec leurs pères ou leurs tuteurs. On avait choisi ma maison pour le lieu du rendez-vous, dans l’appréhension que la figure équivoque de l’usurier ne causât des soupçons à l’oncle de *** ; c’est le nom de mon nouveau soupirant.

Nous eûmes à essuyer un discours ennuyeux sur la difficulté des ressources et sur la rareté de l’argent, obstacles qui eussent rebuté Harpin, sans l’amitié qui le liait avec *** et l’inclination qu’il se sentait à obliger d’honnêtes gens.