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LA BELLE ALSACIENNE


motifs la déterminèrent à un second mariage, le premier, à son avis, ne subsistant plus par la distance des lieux. Il est vrai que le second hymen fut une de ces alliances dénuées de cérémonial, où la seule volonté des parties est requise, sans autre formalité ; l’époux en second auquel elle s’unit était un maître de langues, parlant fort mal français, écorchant l’allemand, enseignant cependant l’un et l’autre ; au reste, un homme tel qu’il le fallait à ma mère : c’est faire son éloge en deux mots.

Au bout de sept années de divorce, ma mère apprit enfin la mort du boulanger, son premier mari ; ce qui lui donna la liberté de s’unir sérieusement avec le second.

Je croissais cependant à vue d’œil, et de jour en jour ma mère se confirmait dans la haute idée qu’elle s’était formée de mes charmes. On eut soin de me donner un maître à danser et autres choses propres à perfectionner les agréments du corps ; pour mon cœur et mon esprit, on en avait trop