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LA BELLE ALSACIENNE


ver le goût qu’il m’avait connu pour les mystères de l’amour : mais par un bizarre effet du caprice de mon caractère, ce goût, qu’il m’avait inspiré, le rendit la victime de mon inconstance. Je le trouvais quelquefois moins tendre que je n’aurais voulu. J’acquérais tous les jours des lumières nouvelles ; G… me paraissait trop attaché à des minuties ; dans des instants où ma vivacité me faisait désirer des occupations plus sérieuses, il me paraissait singulier qu’il négligeât l’essentiel pour s’amuser à des choses frivoles qui ne pouvaient les remplacer. J’essayais souvent de le ramener à la réalité sans pouvoir y parvenir. Cela me donnait de l’humeur.

Je cherchai la cause d’une altération si surprenante ; à force de réflexions, je compris qu’il fallait apparemment que les hommes fussent bornés et que, la sensibilité dont ils étaient capables ne répondant pas à leurs désirs, ils fussent obligés d’y substituer des songes, en attendant le retour du sentiment.

Ces jeux d’enfants ne me convenaient