Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
LA BELLE ALSACIENNE


intéressant de notre entretien lorsque ma mère, qui survint à l’improviste, interrompit nos jeux, mit en fuite nos amours et me glaça par sa présence. Elle exhala sa fureur contre G… par les plus sanglants reproches ; les termes les moins ménagés lui furent prodigués. Il laissa d’abord passer ce premier feu, et lorsqu’il s’aperçut que le plus fort de sa colère s’était évaporé en injures, il entreprit de l’apaiser tout à fait en justifiant sa témérité.

Obligé d’avouer sa faute, puisque la situation dans laquelle il était encore parlait contre lui, il essaya d’y donner des couleurs plausibles : il fit à ma mère les promesses les plus éblouissantes, lui donna des arrhes de l’exécution de sa parole et, par le moyen de sa bourse et de ses politesses, il trouva le secret de l’adoucir et de rétablir le calme. Le mal étant sans remède, c’était le seul parti à prendre.

Après avoir passé quelques jours à cette maison, nous revînmes à Metz. G… continua de me voir ; il ne paraissait occupé que du soin de me complaire et de culti-