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LA BELLE ALSACIENNE


les avoir parcourus, je revins à D. M… ; il m’arrêta dans ses bras ; mon cœur indécis n’hésita plus ; l’amour prononça en sa faveur, il fut heureux, et mon âme transportée partagea ses plaisirs et son triomphe.

Le souper fini, D. M…, vainqueur, resta maître du champ de bataille ; il ne savait comment m’exprimer la joie qu’il ressentait d’une préférence aussi chère à son cœur ; sa reconnaissance excessive m’apprit à quel point il était pénétré ; je sentais à chaque instant redoubler la rapidité de mon inclination pour lui. Jamais l’amour ne m’avait fait éprouver des plaisirs si doux. Mon cœur pour la première fois se livra sans réserve. D. M… devint tout pour moi. Je n’envisageai plus de bonheur que dans sa possession ; l’aimer et en être aimée me parut être le seul bonheur auquel mon âme put aspirer.

Je voyais avec plaisir que j’avais fait la même impression sur lui. Attachés l’un à l’autre par les liens de l’amour le plus tendre, que nous manquait-il pour être heu-