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LA BELLE ALSACIENNE


projets déconcertés par ce nouveau plan de conduite, ne goûta pas ma façon de penser. Elle voulut me faire des remontrances ; je ne les écoutai aucunement. Il n’appartenait plus qu’à l’amour de disposer de moi.

Malgré ma répugnance, ma mère crut avoir encore assez d’empire sur moi pour se flatter que je ne lui résisterais pas en face. Comptant sur son autorité, elle donna un rendez-vous à milord ***. Ma mère l’introduisit dans mon appartement. Je le reçus avec froideur ; il s’imagina que ce n’était que grimace, et fit des tentatives qui lui réussirent mal. Ses désirs en devinrent plus ardents et ma résistance en devint plus opiniâtre ; en vain ma mère, qui survint, tâcha de me séduire par ses caresses ou de m’intimider par ses menaces, je fus inébranlable.

Milord *** sortit et me laissa en proie aux reproches et aux criailleries de ma mère. Je ne fis que m’affliger le reste de la journée. D. M…, en revenant le soir, me trouva tout en larmes. Il me pressa de lui

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