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LA BELLE ALSACIENNE


mes de son infidèle vestale. Déchiré par ses regrets, il cherchait vainement un repos qui fuyait loin de lui.

Ses richesses immenses, ce fleuve d’or, formé et grossi par les travaux d’un père industrieux qui conserva jusqu’à la mort du goût pour les raffinements du calcul, était débordé. Là, tout le monde puisait librement, tous buvaient et se désaltéraient ; lui seul, consumé par une fièvre ardente, ne pouvait apaiser la soif qui faisait son supplice.

Ma mère apprit ce grand événement par la voix publique. Elle soupira plus que jamais de douleur de se voir séparée de moi, dans une conjoncture si favorable à l’avancement de notre fortune. Elle m’avait fait inscrire sur la liste des prétendantes. Comme il est assez naturel de croire ce qu’on désire ardemment, elle ne doutait pas que ma figure ne m’attirât des distinctions très avantageuses et ne me fit peut-être rembourser le prix.

Mais où me trouver ? Toutes ses perquisitions n’avaient pu lui découvrir jus-