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INTRODUCTION

lïiclier el sans injurier personne, nous éprouvions alternalivement de la pitié et de l’indignation des sottises de la cour, de celles des aristocrates, et des extravagances philosophiques des métaphysiciens et des matérialistes, qui ne nous aiment pas. — Par matérialistes, nous n’entendons pas désigner le dogme, mais seulement l’enveloppe : car, il faut le dire, il y a eu dans cette afîaire, comme à la création du monde, une première impulsion ; et, le mouvement dé rotation une fois imprimé, les satellites tournent autour de leur soleil dans un même cercle, avec cette différence que les corps célestes exécutent paisiblement leurs révolutions, au lieu que ces corps sublunaires ont un mouvement bruyant, et de fréquentes explosions. « Pour nous, amis de la paix, nous n’avisons que d’aujourd’hui de nous déclarer une puissance ; mais aussitôt qu’elle sera bien connue, elle sera irrésistible ; car c’est celle de la raison et de la justice. « Or, voici notre plan d’attaque et de défense, ou plutôt de restauration ; car tout s’ébranle et se détruit, et nous voulons sauver du naufrage la constitution, la royauté, la religion, les mueurs et ce qui reste de pi*opriétés intactes

« Premièrement, nous consentons à laisser à ces messieurs qui frappent du pied, battent des mains, et font des lois à la clameur de haro, nous leur laisserons tous les honneurs du spectacle qu’ils donnent tous les jours gratis aux galeries. — Nous voulons continuer à nous faire remarquer par une contenance paisible et impassible, (jui finira par être celle du vrai patriotisme. « Nous continuerons à écrire dans nos provinces qu’il faut se calmer et obéir aux lois, au roi, et n’offenser personne ; de telle sorte, ([u’au jour du jugement chacun de nous puisse dire : Je suis le député du canton où il y a eu le moins de châteaux brûlés et le moins de sang répandu ; ce qui, dans la compensation des titres et mérites, écjuivaudra, au moins, à un éloge de journaliste. " Nous ne prétendons aussi faire usage que ce jour-là des lettres anonymes, des listes de proscriptions et de toutes les couronnes de martyre que nous ont obtenues nos opinions, conformes à celles de M. de Mirabeau sur le veto royal et la Constitution, en Assemblée nationale, ainsi que notre doctrine sur les deux Chambres. « Ces opinions, qui ne sont plus pour nous que des souvenii-s précieux de nos devoirs accomplis, sont maintenant subordonnées à d’autres principes constitutifs que nous voulons maintenir, pai’ce (jue la paix publique y est attachée.

« Nous ne voulions pas une révolution à feu et à sang, et nous ne pensons pas encore qu’elle lïit nécessaire, attendu (pie, lorscpie les