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CLUB MONARCHIQUE

despote, qui ne demande qu’à être entendue, et ne peut l’obtenir, ni au sein d’une assemblée prétendue libre, ni au milieu d’un peuple qui se dit idolâtre de la liberté.

« Ou, celui qui paye des émeutes pour empêcher la réunion des citoyens qui n’ont pas la même opinion que lui, qui met en œuvre les moyens les plus bas pour faire insulter ses adversaires, et les traiter de manière à provoquer les gens ardens à intimider les gens foibles et à amener des scènes d’horreurs.

« On demande si la liberté d’opinions existe dans une assemblée, à la porte de laquelle une populace soldée en demande insolemment compte, après l’avoir improuvée dans la salle ; si cette même liberté d’opinions étant poursuivie jusque dans une assemblée particulière, qui n’est que l’imitation de celle des Jacobins, et où se préparent tous les décrets, rendus ensuite par la majorité de l’Assemblée Nationale (1), on demande, dis-je, si les provinces ne doivent pas être allarmées sur leurs intérêts, et sur le sort des députés auxquels elles les ont confiés ?

« On demande encore si ces mêmes provinces ne devroient pas l’appeler leurs députés, ou du moins déterminer les moyens gui peuvent assurer leur sûreté et la liberté de leurs suffrages (2). » En Variétés, le Moniteur universel parla ainsi de l’affaire : « Tous les papiers publics ont rendu compte de l’assemblée publique tenue aux Capucins de la rue Saint-Honoré, cette semaine, par des membres de l’Assemblée nationale, et du peu d’accueil qu’ils ont reçu de la part des assistans. Parmi les ordres que la police avait donnés pour éviter tout tumulte, on doit remarquer la consigne de ne point laisser entrer les dames dont les tabliers auraient pu cacher des pommes cuites. Il y a lieu de croire que les dames des halles avaient laissé percer le dessein d’en assaillir ceux des membres qu’elles auraient regardés comme de mauvais citoyens ; et leur méprise à cet égard pouvait être fort considérable. « On a répandu que, dans les comités préalables de celte Assemblée, il avait été arrêté une déclaration ou protestation contre les derniers décrets du Corps législatif, et que cet écrit avait été envoyé dans les provinces ; mais ces décrets, sanctionnés par S. M., y arriveront aussi-tôt que la protestation ; et le zèle national qui s’est manifesté par-tout pour l’exécution des décrets, n’éprouvera aucune (1) « Cela est vrai ; mais dans cette Assemblée si l’on discute la question du lendemain, on ne cherche point à anéantir le décret de la veille. «  (■1) « Voyez la motion de l’abbé Maury. » {Note de Gumun.)