Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/170

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« Dénonciation du Club monarchique.

« Une Société vient de s’élever à Paris, sur les ruines des défunts Clubs de 1789., des Fcdénh et des Impartiaux. Elle porte le titre de Société des Amis de la Constitution monarchique, « Nous l’aurions laissée dans l’oubli, mourir de sa belle mort, si elle ne cherchoit pas à égarer, à soulever le peuple de la capitale et des départemens sous la couleur mensongère de la bienfaisance et de la pureté des principes. On a pu voir, dans notre dernier numéro (N° 76), un échantillon de la doctrine des monarchistes, tiré de l’emblème dont ils décorent le frontispice de leurs diplômes et de leurs brochures.

« Les fondateurs sont des aristocrates gangrenés, des frondeurs connus des opérations de l’assemblée nationale, des partisans acharnés du veto et de tous les abus du gouvernement anglais : les sieurs Stanislas Clermont-Tonnerre et Mulouet. Ils attendent en renfort MM. Mounier et Lally-Tolendal, qui ont promis de venir si les choses tournent à bien. Pour auxiliaires, ils ont recruté les restes épars du club de la rue Royale, tous les spadassins de l’opéra, et les pilliers (sic) de tripots du Palais-Royal. La devise de cette nouvelle troupe de sycophantes est liberté, fidélité. Nous remarquerons, en passant, qu’elle est tirée de la brochure : Quintius Capitolinus aux Romains, dont les rédacteurs du journal monarchique n’ont fait une critique modérée que pour avoir l’air de s’éloigner des principes de M. Tollendal, tandis qu’ils sont parfaitement d’accord ensemble ; a peu près comme deux avocats rient après l’audience des injures qu’ils se sont adressées pour la cause de leurs clients.

<( Pour première opération, ils ont envoyé un manifeste en forme de prospectus, dans les 83 départemens, par lequel ils s’annoncent comme les défenseurs des principes abandonnés de la monarchie expirante ; ils déclarent la guerre à la société des Jacobins, qui sera toujours regardée comme celle des vrais amis de la constitution monarchique, telle qu’elle a été décrétée par l’Assemblée nationale, et non telle que voudraient la faire concevoir les monarchistes S’ils sont les véritables amis de la constitution française, pourquoi ne se réunissent-ils pas à la société des Jacobins, qui s’impose un respect si profond pour les décrets de l’Assemblée, qu’il n’est plus permis de les discuter dans son sein lorsqu’ils sont rendus et sanctionnés ? Pourquoi, à l’aurore d’un nouveau culte, d’une religion aussi sainte que celle de la liberté, donnent-ils l’exemple d’un schisme dangereux ? Pourquoi, dans un moment où la nation, fatiguée des convulsions