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INTRODUCTION

nationale et le g-ouvernement républicain ( 1 ). Ils étaient, en quelque sorte, des imprudents qui voulaient endiguer un torrent qu’ils avaient d’abord suivi dans sa course. Les Girondins avaient prêté le flanc aux Montagnards, à cause du point d’appui qu’ils cherchaient dans les départements, on l’a pu croire, pour chercher à organiser de petites répubhques fédératives, et à rompre l’unité nationale que la Convention en majorité entendait sauvegarder. Après la journée du 31 mai, ils avaient formé un gouvernement insurrectionnel contre la Convention, sous le titre à’AssemUée des départements réunis ; leur petite armée, dans le Calvados et l’Eure, qui était commandée par Wimpfen, se composait principalement de royalistes.

Aucun club ne suivit la politique girondine, dont les adeptes se réunissaient surtout dans le salon de madame Roland de la Platière, dès le moment où le parti qu’illustra Yergniaud acquit une puissance redoutée par les Montagnards, Puis, quand ceux-ci furent de force à l’emporter, le Comité Valazé, d’abord non en vue, presque secret, mais déjà dénoncé par Marat, prit la tournure de complot (2) et n’aboutit pas. Chez Lucile Desmoulins, on vit nombre de Cordeliers, notamment Danton, coudoyant Robespierre. Il y eut scission. Robespierre céda la place, en cette réunion, aux Indulgents^ qui périrent sur l’échafaud comme les Girondins, noyés dans le torrent. Alors, la presse des opposants actifs se tut, ou à peu près. Exceptionnellement, certains journaHstes jouèrent leur tète en écrivant contre le parti dominant, devenu implacable. Les feuilles royalistes ou aristocratiques avaient disparu ; leurs rédacteurs s’étaient réfugiés à l’étranger pour attaquer encore la Convention et faire chorus avec les émigrés. VI

Lorsque Robespierre eut succombé, une troisième période de réaction fiit la conséquence de sa chute. Cette situation, toujours troublée, mais surtout confuse, rendit le courage aux (1) Voir, plus bas, Comité orléaniste.

(2) Voir, plus bas, Comité Valazé.