Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/250

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les rues, un homme, revêtu d’une redingote bleue, s’est approché de la porte de la salle, y a vu entrer plusieurs de nos membres, est sorti de la rue un moment après et revenu avec trois autres personnes, auxquelles il a dit : Voilà enfin le repaire de ces monarchiens découvert !

Est-ce que nous ne leur fou,..rons pas une danse ? Il a posté là 

ses trois compagnons ; il a apperçu à Tautre extrémité de la rue une patrouille vraie ou fausse ; il lui a fait (de la main) le signe de ne pas encore avancer ; elle a retourné sur ses pas. Le même homme est ensuite allé chercher un nouveau grouppe, avec lequel il est revenu quelque tems après.

« Voilà, messieurs, le moyen, la source d’un attroupement évidemment commandé.

« Des femmes, des enfans se sont bientôt amassés ; quelques cris, des huées exécutées avec plus de docilité que de chaleur, ont successivement accueilli tous ceux des membres qui arrivoient à la salle de la Société ; aucun d’eux n’a été arrêté par cet obstacle, et tous ont obéi à la lecture de votre arrêté. De très nombreuses patrouilles sont alors successivement arrivées : on a mandé à la section le portier de notre maison ; on lui a demandé la communication de vos ordres ; nos commissaires l’ont chargé de répondre qu’ils ne pouvoient et n’étoient chargés de communiquer aucun ordre municipal ; que toutefois si MM. de la section vouloient connoître votre arrêté, qui n’étoit pas un ordre, ils étoient prêts de le montrer à ceux qui se présenteroient de leur part. MM. de la section n’ont point insisté ; il a existé du tumulte jusqu’à 7 heures, malgré les soins de M. le commandant de bataillon, dont nous devons louer le zèle et l’activité. A 7 heures, tous nos membres étoient sortis, et les portes de l’assemblée fermées ; il n’y a point eu de séance. C’est surtout en traversant les rues adjacentes, pour se retirer, que quelques individus ont été outrageusement traités : un ecclésiastique a été frappé, un autre membre a reçu un coup de plat de sabre sur la tête ; et aucune provocation de leur part ne peut excuser ces excès. « On a remarqué, messieurs, qu’aucune personne du quartier n’a pris part à l’attroupement ; ses auteurs sont venus par grouppes, et ils avoient tellement compté sur l’indifférence du peuple, qu’une nouvelle troupe de séditieux, précédée de femmes ivres et d’émissaires qui ne l’étoient pas, ont été rencontrées par plusieurs d’entre nous ; elles s’en sont retournées sur la nouvelle que tout étoit fini. « Voilà donc, messieurs, encore une de ces émeutes de commande, qui seroit la honte de votre administration, si vous en permettiez le retour. Il est impossible qu’en en suivant exactement les circons-