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CLUB MONARCHIQUE

les monarchistes fut très ardente. Tous les Parisiens s’en occupaient, lisaient avidement journaux et brochures de Tun ou l’autre camp, ce qui entretenait les animosités.

Le Tarif des députés à V Assemblée nationale contenait cette phrase : « Le Club monarchique vaut tout autant que 4 Champenois (1). » Un libelle des plus violents, intitulé : Vie publique et privée de Honoré-Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau, était dédié aux Amis de la Constitution monarchique (2).

Une brochure, Y Assemblée des Noirs (3), assiégée hier au soir par le peuple, rue Royale, annonçait :

« Errans depuis la funeste aventure des Capucins, partout repoussés, la constance peu commune des Noirs les avait logés rue Royale,’ n» 28, Ils s’y sont assemblés en catimini... Il étoit environ sept heures. Plusieurs voitures obstruoient la rue Royale (4). » Corsas écrivait, en mars 1791, un article satirique sur la réception de Riquetti Mardi-Gras au Club monarchique. Le journal VAmi de la Constitution, fondé le 1" octobre 1791, se déclara monarchiste, d’accord avec la Constitution, menaça de poursuivre « avec une opiniâtreté honorable tous ceux qui seraient tentés d’élever leur fortune et leur puissance sur les débris du trône (5). » Voilà pour les opposants au Club monarchique ; voyons maintenant les élucubrations des hommes qui, plus ou moins, marchaient d’accord avec lui. Généralement, elles prenaient le ton de l’ironie, s’inspiraient des Actes des Apôtres.

C’était, en premier lieu :

« LES CRIMES DU CLUB MONARCHIQUE

« Le Club monarchique est haï des aristocrates et des jacobins. « Qu’est-ce qu’il a fait aux aristocrates ? « Il leur a dit : Vous êtes des imbécilles et des rebelles. « Des rebelles, parce que vous désobéissez à la Constitution que tous les François veulent avoir.

(1) Hatin.

(2) Brochure datée de 1791 (Paris, hôtel d’Aiguillon). — Bib. de la Chambre des députés, Bf 250.

(3) Rappelons qu’on appelait les Noirs ou les Chevaux noirs les membres vêtus de noir qui siégeaient à droite de l’Assemblée nationale. (4) Brochure de 7 p. (Bib. Nat., Lb 39/4749.) (o) Ce journal disparut le 10 mai 1792, à son 230" numéro, et fut réuni à la Correspondance patriotique.