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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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C’était faire le procès aux meneurs des modérés. Ce journal se iigurait déjà, prématurément dans tous les cas, que la plus grande partie des dissidents reviendraient bien vite à résipiscence et reprendraient leurs places parmi les citoyens plus avancés, en reniant les chefs de la Société feuillantine, qui se bornaient à préparer, par leurs discussions, les travaux de l’Assemblée nationale, sans rien voter, qui formèrent la droite de la nouvelle Assemblée. Carra annonça :

« il fut question (dans la séance du 17 août, aux Jacobins) de savoir si la Société admettroit en masse le Club des Feuillans, qui se proposoit de venir se réunir à nous dans la même soirée. La proposition étoit délicate ; la Société désiroit bien recevoir en masse ceux auxquels on avoit adressé des lettres particulières d’invitation ; mais elle vouloit réfléchir sur l’admission des autres, et principalement de ceux qui avoient prolesté dans un libelle contre la Société-mère ; de sorte qu’elle a pris le parti de passer à l’ordre du jour, en maintenant cependant son arrêté sur les invitations particulières, dont le nombre sera augmenté à mesure qu’on connoitra les membres aux(juels cette invitation doit être adressée (1). « 

Le Patriote français publia cet article :

« Les Jacobins, pour remplir le vœu des Sociétés des départemens, ont tenté un dernier effort pour se réunir aux Feuillans. Ils ont offert de laisser rentrer en masse tous les députés, quoique beaucoup d’entre eux méritassent d’être à jamais exclus, par leur apostasie des principes, et par les calomnies qu’ils ont répandues contre la Société. Les députés feuillans ont demandé plus ; ils veulent faire rentrer avec eux, et sans scrutin épuratoire^ la horde d’étrangers qui les a suivis... Les Jacobins veulent absolument, pour ces externes, un scrutin purificatoire, et ils ont raison ; sans cela, le désordre régneroit bientôt dans la Société (2). »

Dans la séance du 21 août, aux Jacobins, M. Chevalier (3) annonça, par une lettre, l’intention de revenir dans la Société-mère. Un arrêté du même jour porta que les députés à l’Assemblée nationale, <( maintenant séants aux Feuillants, sont invités à rentrer au sein de la Société-mère : ils n’auront besoin, pour y être admis, (1) Annales patriotiques de Carra, du 20 août 1791 ; n- G87. (2) Le Patriote français, 1791, 26 août, no 747. (3) Son nom se trouve sur les deux listes des membres du Club des Feuittants. (Voir p. 287 et 298.)