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CLUB DES FEUILLANTS
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d’autre titre que celui de membre de la Société. » Ceux qui n’étaient pas députés seraient réadmis après avoir signé la déclaration et s’être soumis à un scrutin préparatoire.

Dans la séance du 22 août, on résolut d’envoyer aux Feuillants cette lettre : « Frères et amis, la patrie est en danger. Le salut public vous appelle au sein de la Société. Toutes les Sociétés du royaume vous y invitent. Vos frères vous attendent. » Durand de Maillane dit que les commissaires jacobins avaient été bien reçus par les Feuillants.

« Les Amis de la Constitution, séans aux Jacobins, ont fait une nouvelle et honorable démarche auprès des Feuillant pour les inviter à une réunion que les circonstances critiques où se trouve la chose publique exigent impérieusement. MM. Barnave, Lameth et leurs amis ont ajourné à quinzaine cette proposition amicale et civique. Qu’on juge à présent où sont les vrais amis de la Constitution, de la concorde et de la paix ! Les aristocrates et les intrigans se flattent que cette scission amènera la dissolution de toutes les sociétés patriotiques : ils se trompent, elles croîtront et multiplieront en raison directe des persécutions ministérielles qu’on leur fera éprouver (1). » « Nous avons annoncé la dernière et honorable démarche des Amis de la Constitution, séans aux Jacobins, auprès des feuillantins ou feuilles mortes : plusieurs bons patriotes de cette dernière Société vouloient qu’à l’instant la réunion se fit. MM. Barnave et Lameth, qui détestent les Jacobins, depuis l’instant où leurs opinions antimorales et anti-humaines sur nos malheureux frères les gens de couleur libres des colonies leur ont fait perdre l’empire t7’ès tyrannique qu’ils exerçoient dans cette Société ; MM. Barnave et Lameth ont rejette, avec une hauteur insultante, la proposition amicale de réunion. Leur refus a été secondé, aux Feuillans, par beaucoup d’hommes que l’on accuse de boire à la fontaine [miraculeuse de la liste civile. Mais les honorables députés qui n’avoient été entraînés que par erreur aux Feuillans^ ou qui s’étoient rendus dans ce club pour y observer les manœuvres et tempérer, par leur influence, celle de la liste civile ; ces députés, indignés du despotisme du petit B (Barnave) et des rois de la quatrième race, ont quitté le parc des feuilles mortes et se sont réunis en grand nombre aux vrais Amis de la Constitution séans aux Jacobins. »

M. Anthoine, député, dit, aux Jacobins : « Messieurs, depuis quel- [1]

  1. (l) Annales patriotir/ues de Carra, ilu 2fi août iVM, n" 69 :L