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CLUB DES FEUILLANTS
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après la fuite de Louis XVI. Cela ne faisait pas de doute. Plusieurs d’entre eux ne s’en cachaient pas, au risque de paraître monarchistes.

Le message du 13 septemhre 1791, par lequel Louis XVI fit connaître à l’Assemblée qu’il acceptait la Constitution, était rédigé par des Feuillants. La conduite du roi y était expliquée en ce sens que son éloignement de Paris venait de ce qu’il avait perdu l’espérance de voir se rétablir l’ordre et le respect de la loi. Mais comme l’Assemblée avait réprimé le désordre et modifié certains articles de la Constitution, il promettait de la maintenir. Ainsi pensaient les Feuillants. Sur la motion^ de La Fayette, l’Assemblée avait mis en liberté les individus détenus à l’occasion de la fuite du roi.

Sur presque toutes les questions traitées par les députés, leS opinions feuillantines semblaient de plus en plus réactionnaires, inspirées soit par la cour, soit par la municipalité de Paris. Elles venaient directement ou indirectement du Club des Feuillants, moindre en nombre d’adhérents, mais ne perdant aucune de ses prétentions et comptant sur la majorité de l’Assemblée nationale, même de celle qui lui succéderait.

Malouet et Barnave furent principalement honnis par les amis des Jacobins pour leur conduite aux Feuillants. Dans une Lettre des Amis de la Constitution d’hsoire, on lisait : « ... Passez, passez du côté de Malhouet, ou plutôt disparaissez du sanctuaire de législation... C’en est fait, vos noms sont efTacés du tableau de la Révolution... (1). »

Charles Lameth, aussi, fut renié, rayé d’une liste de la Société de Pontoise.

Le Patriote français publiait cette lettre : « Copie de la lettre écrite à M. Charles Lameth par la Société des Amis de la Constitution de Pontoise, en le rcLyant du tableau de ses membres.

« Monsieur, la Société établie à Pontoise a toujours été et est toujours attachée à celle dés Jacobins. Vous êtes de celle des Feuillans, en conséquence elle a arrêté de vous rayer du tableau de ses membres.

« Signé : Délaissement, vice-président^ Leclerc, secrétaire (2). » (1) Patriote français, n° 780, du 29 septembre 1791, (2) Séance du mercredi, 7 septembre, aux Jacobins.