Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/367

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« M... — Je répète aujourd’hui la motion que j’ai faite hier, qu’aucun club, aucune Société, ne pourra se réunir dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. (On applaudit.)

« M. GoupiLLEAU. — J’appuie avec d’autant plus de raison, que la porte du Club des Feuillans est contiguë à celle du Comité de surveillance. Hier, la porte du Comité était obstruée par une foule de ’ gens armés. De deux choses l’une : ou il faut chasser le Club des Feuillans, ou il faut chasser le Comité de surveillance. ft M. Lacroix. — Je propose de décréter qu’aucune Société ne pourra désormais se former ni se réunir dans les bâtimens dépendans des ci-devant Feuillans et Capucins. (On applaudit.) « M... — Et des ci-devant Jacobins... (On murmure.) « M. Lkopold. — Je demande qu’on ajourne au moins jusqu’après le rapport des commissaires de la salle. (On murmure.) « M. Haussi-Robégourt fait, au nom du Comité des inspecteurs de la salle, un rapport dans lequel il notifie les ordres du maire et du général, d’après lesquels des gardes ont été placés dans le local des Feuillans ; il ajoute que la partie de ce local qui ne sert pas au Comité de l’Assemblée nationale a été remise par les commissaires inspecteurs aux administrateurs des domaines nationaux. Il propose un projet de décret qui est adopté en ces termes : « L’Assemblée nationale, après avoir entendu le rapport de ses commissaires inspecteurs, les charge de prendre les mesures convenables pour que, dans l’enceinte des bâtimens des ci-devant Feuillans et Capucins, il ne soit établi aucune Société particuhère, et que les parties laissées à la disposition des administrateurs des domaines nationaux ne soient louées qu’à des citoyens dont le genre de commerce ou le métier ne puisse incommoder l’Assemblée ni les travaux des Comités. »

Les députés estimaient que le voisinage, pour ne pas dire la communauté avec le Club des Feuillants^ semblait les compromettre en ayant un air quasi officiel ;

« Un membre de l’Assemblée a annoncé que des sentinelles interdisoient le passage à ceux qui n’avoient pas de cartes à trois pointes. Pour entendre ce qu’il vouloit dire, il faut savoir que la Société des Amis de la Constitution, séante aux Feuillans, a des cartes de cette forme pour faire reconnoître ses membres.

« Une voix a réclamé un décret interdisant à tous les membres de l’Assemblée d’être d’aucun Club (1). »

(1) Journal de Paris, 28 décembre 1791.