Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/393

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cette espèce que nos ennemis nous travaillent et portent la désunion dans les pays les mieux disposés à la concorde, et la licence où la liberté est la mieux entendue.

« Pour connoître le véritable esprit de cette association, il ne faut qu’être instruit de Si patriotique motion que fit dernièrement le sieur deMilange, capitaine de la Garde nationale de Riom, de prendre pour article fondamental du projet d’organisation de la Garde nationale, que ces messieurs préparent, qu’on ne comprendra dans cette garde que q^ nobles et les bons bourgeois ; ce sont ses termes ; qu’il faut en écarter les artisans et les paysans, et les désarmer. Apprenez donc, citoyens des quatre-vingt-trois départemens, qu’il existe dans Paris une Société de vos compatriotes, où l’un des membres profère impunément de tels blasphèmes ; connoissez-les, et sachez rejeter loin de vous leurs perfides suggestions. Il n’y eût peut-être point eu de sang versé dans telle ou telle ville sans la correspondance de cette société dangereuse (I). »

Le Club des Fédérés tenait ses séances aux Petits-Pères, près la place des Victoires.

Dès son ouverture, sous le nom de Société des Gardes nationaux des départemens de France^ il donna de l’ombrage à nombre de citoyens, surtout aux anti-fayettistes, prétendant qu’elle conspirait contre la liberté.

D’où venait cette réputation, pour le club, de pencher vers le royalisme ?

Il s’en défendit dans un Compte rendu par la Société des Gardes 

nationaux à l’armée parisienne et aux quatre-vingt-trois départemens de France (2). Mais citons des faits.

Le 13 juillet 1790, une députation des Fédérés avait été admise près du roi, à qui La Fayette avait lu une adresse dans laquelle se trouvait cette phrase :

« Les gardes nationales de France jurent à Votre IN.’ajesté une obéissance qui ne connaîtra de borne que la loi, un amour qui n’aura de terme que celui de notre vie (3). « 

Plusieurs députations avaient loué extraordinairement Louis XVI devant l’Assemblée nationale. C’était, d’ailleurs, le temps où les gardes nationales cherchaient à dominer partout, où un membre de la Société de 1789 écrivait : « Que sont les gardes nationales ? Ce (1) Révolutions de Paris, numéro du 30 octobre au 6 novembre 1790, n" 69. (2) A Paris, chez Champigny, imprimeur-libraire, et chez tous les libraires du royaume.

(3) Mavidal et Laurent, Archives parlementaires, t. XVII’, p. 83.