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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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soldats. Beaucoup de jeunes ci-devant seigneurs et nos gens de lettres à pensions sous l’ancien régime se sont jetés dans le Club de 17^50. Rien n’est plus simple : cette voie mènera à la fortune. » Cette Société était influencée par les ministres ou par la Cour de Louis XVL

« Si ce clapier ministériel (1) n’étoit pas désolé par les patriotes, un jour viendroit où la Cour y trouveroit à son aise assez d’individus pour garnir le Corps législatif, qui lui vendroit, dans les législatures suivantes, la liberté publique et individuelle à beaux deniers comptants. Mais guerre, guerre éternelle aux vils esclaves de la Cour, aux ambitieux et aux faux patriotes’.

« Ce n’est pas qu’il n^y ait dans cette Société quelques honnêtes gens, qui n’ont pas vu d’abord qu’ils étoient dupes ; mais peu à peu leurs yeux se désillent [sic] ; ils désertent le Club ; et convaincus que toutes les délibérations bruyantes de ces Sociétés sont à peu près inutiles, ils vont étudier dans la retraite les moyens de réparer les décrets inconstitutionnels qu’ils ont eu la foiblesse d’appuyer. » La Gazette nationale ou Moniteur wneuerse/ apprécia ainsi le Club dont il s’agit, en s’occupant des fêtes dont nous avons parlé plus haut :

« Il s’est formé à Paris une Société, sous le nom de Société de i 789, comme pour consacrer l’année de la Révolution en France. Le but principal que l’on s’y propose est de développer, de défendre et de propager les principes d’une constitution libre, et plus généralement de contribuer de. toutes ses forces aux progrès de l’art social. « Cette Société a célébré jeudi, 12 mai, son installation dans son nouveau local au Palais-Royal, par un banquet composé de cent trente personnes, parmi lesquelles se sont trouvés, comme membres de la Société, M. le Maire et M. le Commandant-général. On y a porté les santés suivantes :

« 1° A notre Révolution ;

« 2° A la Nation, à la Loi et au Roi ;

« 3° A la première Assemblée nationale ; « A° A la meilleure Constitution ;

« oo A la liberté et à l’union fraternelle de tous les peu])les de la terre ;

<( 6° Aux Milices nationales de France ; « 7° A la Ville de Paris et à la Garde parisienne ; (1) On pensait que les membres du club espéraient voir sortir de ce centre un nouveau ministère.