Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/441

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que le Journal de Versatiles annonçât, dans son nUttiéro du 6 juin 1790, qu elle acquérait chaque jour une congislance plus imposante, et que le Club des Jacobins perdait plusieurs de ses membres (1). Le succès de la Sociéti^ de 1789 était aussi contestable, au fond, que l’insuccès des Jacobins, lesquels comptaient 1211 membres le 15 novembre 1791.

Madame de Staël, après avoir énuméré les forces que possédait le Clu/j de 1789, « des amis de Tordre et de la liberté », écrit : « Pour^ tant, il fut désert en peu de temps, parce qu’aucun intérêt actif n’y appelait personne. On était là pour conserver, pour réprimer, pour arrêter ; mais ce sont là les fonctions d’un gouvernement, et non pas celles d’un club. Les monarchistes, c’est-à-dire les partisans d’un roi et d’une constitution, auraient dû naturellement se rattacher à ce Club de 1789 ; mais Sieyès et Mirabeau, qui en étalent, n’auraient consenti, pour rien au monde, à Se dépopulariser en se rapprochant de Malouet, de Clermont-Tonnerre, de ces hommes qui étalent aussi opposés à l’impulsion du moment que d’accord avec l’esprit du siècle (2), »

Ce club, (jui se réunissait chez le premier restaurateur du Palais^ Royal, à côté des jeux, était, en effet, élégant, somptueux, mais nul d’action. « Conciliateur, il croyait, dit Michelet, marier la Monarchie et la Révolution. » Son nerf était Un bon restaurateur ; son but était une doctrine que les événements pouvaient rendre illusoire, Condorcet publia^ dans le Jovrnal de ta Société de 1789, plusieurs articles : son Adresse à t Assemblée contre la loi du marc d’argent, — /ks lois constitutionnelles sur l’administration des finances ; — Dés détails sur ta fête anniversaire du 17 juin ; — sur V Admission des femmes au droit de cité ; — sur le Préjugé qui suppose une contrariété d’intérêts entre ta capital’^ et les provinces ; — sur les 7Vibunaux d’appel ; — Aux Amis de ta liberté^ sur les moyens d’en assurer la durée, etc. (3).

Benjamin Franklin, l’illustre citoyen des Etats-Unis d’Amérique, était mort le 17 avril 1790. L’Assemblée nationale prit le deuil pendant trois jours.

« Après une lecture faite sur Franklyn [sic) par M. de La Rochefoucauld, à la Société de 1789, le 13 juin 1790, W. de Liancourt a fait la motion que les membres de la Société portassent le deuil décrété par (1) Annales palriolifjues de Carra, dit 8 juin 1790, (2) Considérations sur ta Kévolntion française, t. I, pi 399. (H) Vundoiwet, sa vie et son lemi’e, [yavlc dodteur Robinet, in-8", Parie, 18934