Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/471

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toujours sans vouloir injurier, que nos Collègues de l’Évêché, n’étant point calmes, sont exaltés, comme il résulte de ce que les Électeurs de la Sainte-Chapelle, qui aiment le calme, sont modérés... « Pourquoi les séances ne sont-elles pas publiques à la Sainte-Chapelle ?

Voilà ce qu’il aurait fallu savoir avant de débiter tant de... sur 

ce prétendu mystère. Pourquoi ? D’abord, c’est que ce local, tout différent de celui de l’Évêché, qui, étant fait pour cela, est bien éclairé, qu’il y a des gradins en mi-ellipse, que l’on entend, que l’on voit bien partout ; que l’autre, au contraire, est sombre, long, sur un terrain plane et uniforme ; que ceux qui seroient venus n’auroient pu être placés qu’à l’extrémité, sur des chaises toutes de niveau, qu’ils n’auroient ni vu, ni entendu, et qu’on n’auroit pu les séparer ni les reconnoître dans les opinions par assis et levé. — Première raison bonne.

a Une seconde, meilleure, c’est que cette Chapelle est, comme on l’a dit plus haut, le lieu ordinaire des assemblées de la Section de Henri IV, et que, très souvent, il falloit que le club s’établit dans le sallon de M. de la Rivière, parce que la section ou bien le bataillon étoit assemblé. Que fût devenu alors le public curieux des séances ? Seroit il monté dans le sallon, lorsque les membres du club ne pouvoient y tenir ?... Ah ! voilà ce qu’on ne savoit pas ; voilà ce qui auroit épargné bien des calomnies à d’honnêtes gens, si on l’avoit su. « Autre raison, plus forte : c’est que les Électeurs de la Sainte-Chapelle. .. peuvent bien se tromper, mais ils sont encore persuadés aujourd’hui que le candidat que l’on discute sans son aveu, qui ne s’est point oft’ert ni soumis à la discussion, comme l’a fait si loyalement M. la Crételle [sic), ne doit point être dépouillé en public. On le répète, cela peut faire tort au crédit, à la fortune du Négociant, du Marchand, ou de tout autre qui a besoin de la confiance publique, parce que, dans la discussion, une inquiétude, un soupçon, peuvent être pris pour un fait...

« On a dit de la Sainte-Chapelle : « Il suffit d’avoir eu dans la Révolution un caractère équivoque, quelques relations avec la Cour, un état de maison, pour y obtenir des éloges, et, le lendemain, deux cents suffrages. » Quelle injustice !... »

Parmi les membres du club, nous remarquons une foule d’hommes de loi, beaucoup de marchands et de financiers, un certain nombre d’officiers municipaux, quelques chefs de garde nationale, des prêtres, des gens de lettres, des médecins, très peu d’artistes. A la fin du Compte- rendu, on trouve une liste des Electeurs de la