Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/488

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sonnel d’un coup d’Etat. Les sections et la Convention demandèrent que (( vingt-deux députés girondins se retirassent comme coupables de félonie envers le peuple souverain. »

Après le 31 mai, Buzot et d’autres proscrits organisaient dans le Calvados une A ssemblée des drpartemenls réunis à Caen^ ou une Assemblée centrale de résistance à V oppression, ayant ses séances régulières, ses discussions, ses délibérations, ses arrêtés, et publiant un recueil périodique intitulé : Bulletin des autorités constituées réunies à Caen. Ils publièrent une Adresse sous le titre de : Déclaration /jue fait à la France entière V assemblée centrale des déparlements du nord-ouest sur les motifs et l’objet de sa formation.

Tels étaient les actes des hommes que les Jacobins appelaient la « faction du fédéralisme ». Huit départements de la Bretagne et trois de la Normandie se proposaient de marcher sur Paris, d’accord avec les partisans du Comité Valazé et du Club de la Réunion, qui s’associaient, en diverses circonstances, aux Feuillants, qui les attiraient à eux.

En vain le groupe s’était défendu de soutenir des opinions contraires à l’indivisibilité.

« ït-on, disait Barbaroux, a-t-on, dans la Convention nationale, soutenu quelque opinion en faveur de la république fédérative ? Les députés de quelques départements ont-ils reçu mandat de voter pour cette sorte de gouvernement ? Les tribunes des Sociétés populaires ont-elles retenti de cette erreur politique ? Enfin, a-t-on soutenu publiquement, ou même dans des Sociétés particulières, ce système de désorganisation ? Non, rien de tout cela n’est arrivé. On criait aux portes de l’Assemblée que ffous voulions un gouvernement fédératif, et la Convention nationale tout entière se levait pour décréter l’unité de la République. »

Le nom de fédéraliste l’emporta sur celui de royaliste^ en 1793, pour faire grossir la liste des condamnés à mort. Quand le bruit se répandit que le Comité de Salut public devait proposer à la Convention un projet d’amnistie en faveur des Girondins mis en arrestation, Valazé (1) et Vergniaud repoussèrent toute amnistie.

Vergniaud avait été, en 1792, accusé de complicité avec la Cour. Dans une lettre de ce Girondin à la Convention, nous lisons : « On m’a accusé d’être entré avec mes collègues détenus et le gé- [1]

  1. (1) Monileur universel, des 7 et 8 juin 1793. — N°203 du Républicain français.