Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/501

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avaient fait étendre les attributions, dont ils avaient accru l’importance par l’adjonction des généraux Pichegru et Willot (1). Cette commission tenait ses séances au château des Tuileries, dans le pavillon de Marsan. Bientôt, elle se transforma en véritable club, composée qu’elle était des habitués de Clichy et de leurs adhérents. Elle agit sérieusement, lors de la conspiration du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).

Les Clichyens, depuis quelque temps, progressaient, neutralisaient les victoires des généraux de la République ; ils portaient ombrage, notamment et principalement, à Bonaparte, général en chef de l’armée d’Italie. Lannes, ami de Bonaparte, fit sous ce rapport une manifestation pendant la fête du 14 juillet (26 messidor an V) . Il tosta, dans un diner :

« A la destruction du Club de Clichy ! Les infâmes ! ils veulent encore des révolutions. Que le sang des patriotes qu’ils font assassiner retombe sur eux. »

L’insurrection des sections royalistes contre la Convention, le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 179o), puis Tinsurrection et la défaite de ces mêmes ennemis du gouvernement républicain, dans le Berry, en avril 1796, enfin la conspiration de Lavilleheurnois, Brotier, Poly, etc., coïncidèrent avec les agissements des Clichyens, que l’on accusait de pousser ferme à la réaction.

Il est certain, d’ailleurs, que le Club de Clichy avait ses meneurs et ses dupes, et que ces derniers n’y voyaient pas de royalisme, mais prenaient peur des révolutionnaires résolus à lutter encore. Les meneurs du club ne négligeaient aucun moyen pour entretenir et fortifier cette peur folle. Suivant eux, hors des Clichyens, tout était jacobin.

D’autre part, le gouvernement directorial voyait que ; hors des Républicains, tout était royaliste ou allait le devenir. 11 y avait donc, véritablement, un « parti clichyen », un parti militant. On devait s’en méfier.

Dans un Message du Directoire aux Cinq -Cents, du 9 ventôse an IV, nous lisons ces phrases, assez commentées par le public des clubs :

« Le Directoire exécutif vient d’accomplir la sévère obligation que cet article (360 de la Constitution de l’an III) lui impose, en ordon- [1]

  1. Le général comte Aiuédée Willot réprima une émeute des Jacobins à Marseille.